Orchidées
 

Notre pelouse à orchidées

Depuis quelques temps 3 espèces d’orchidées ont élu domicile dans notre lycée alors que normalement elles poussent sur les coteaux... conséquences du réchauffement climatique elles trouvent refugent dans les fonds de vallée où le sol est moins sec.

Noms

  1. La plus grande à fleurs à labelle en lanière dégageant une forte odeur rappellant celle du bouc est l’orchis bouc. Son nom scientifique estHimantoglossum hircinum (himanto = lanière, glossum = langue ou ici labelle, hircinum = bouc)

  2. Celle avec des grappes de fleurs roses dégageant un parfum agréable est l’orchis pyramidal. Son nom scientifique est Anacamptis pyramidalis. Elle est protégée en région Centre.

  3. La plus spectaculaire est celle dont les fleurs ressemblent à des insectes, c’est l’ophrys abeille. Son nom scientifique est Ophrys apifera (api = abeille, fera = qui porte)

Lieu

Elles sont très abondantes dans les pelouses situées entre le bâtiment A et le self..

Protection

Pour les protéger il ne faut pas les tondre lorsqu’elles sont en fleur. Pour qu’elles puissent se reproduire il faut attendre que leurs graines murissent avant de les couper c’est à dire qu’il faut éviter toute tonte entre fin mars et fin août.


Liens

Les orchidées d’Eure-et-Loir

  1. Arrêté du 12 mai 1993 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Centre complétant la liste nationale

  2. Interêt du fauchage tardif

Objectif

L’objectif de ce projet est de mettre en valeur 3 espèces d’orchidées sauvages apparues spontanéement dans les pelouse du Lycée. Pour cela des parcelles ne sont pas tondues durant toute la durée de floraison et de maturation des graines, c’est à dire entre mars et mi-août. On parle de fauche tardive.


  1. En 2021, pour la première fois, les pelouses à orchidées n’ont pas été tondues. En plus, elles ont bénéficié de précipitations importantes et régulières. Résultalt : près de 70 tiges fleuries d’Orphys apifera, et 5 d’Anacamptis pyramidalis ont été dénombrées (sur l’ensemble du lycée). Quant à l’Himantoglossum hircinum, on ne compte plus ses tiges …donc la mise en place de cette fauche tardive est un vif succès pour les orchidées, mais pas seulement puisque d’autres plantes à fleurs ont pu fleurir aussi.





 
  1. Puce Les espèces du Lycée Rotrou

  2. Puce Ophrys apifera Huds. [= Ophrys abeille]. Le genre Ophrys regroupe les espèces dont le labelle est modifié et mime le corps d’un insecte, le plus souvent de petits hyménoptères (Ordre des Abeilles). Au moment de la maturité de la fleur, cette dernière émet des substances volatiles ressemblant aux phéromones sexuelles émises par la femelle de l’insecte pollinisateur. Le mâle attiré par ces substances et trompé par la forme de la fleur copule avec elle (pseudocopulation), la confondant avec une femelle. Le mâle se retrouve avec deux sacs de pédonculés remplis de pollen (les pollinies) sur la tête qu’il va transporter vers une autre pseudofemelle assurant ainsi la pollinisation croisée. La floraison a lieu de mi-mai à mi-juin. Les plantes mesurent généralement une vingtaine de cm de hauteur.
Dans le cas de l’Ophrys apifera, les pollinisateurs principaux sont des abeilles solitaires (dont plusieurs espèces d'eucères, parmi elles, Eucera lon
gicornis) mais pas par les abeilles sociales (comme l'abeille domestique). L’espèce pollinisatrice et l’orchidée sont intimement liées, l’une ne pouvant pas exister sans l’autre, on parle de coévolution. La sauvegarde des Ophrys assure ainsi par la même occasion la sauvegarde de l’insecte. [ Ci-contre, pollinies collées sur la tête d’un mâle abusé par une fleur d’Ophrys, © C. FELLONI (http://a53.idata.over-blog.com)]
  1. Puce Anacamptis pyramidalis (L.) Rich. [= Orchis pyramidal]. Considéré comme assez rare en Eure-et-Loir, cette Orchidée était très rare autrefois, sa présence a tendance à augmenter dans notre département depuis quelques années. La plante
    reste toutefois inscrite dans la liste des espèces légalement protégée en région Centre. Une protection de ses populations est donc légalement obligatoire. Un pied de cette espèce a fleuri en 2019. La floraison a lieu chez nous la première quinzaine du mois de juin et la plante peut atteindre une trentaine de cm de hauteur. Les fleurs colorées sont chacune munie d’un éperon contenant du nectar. Dans ce cas, la pollinisation est assurée par des insectes possédant une trompe suffisamment longue pour accéder au nectar, comme des papillons diurnes. La sauvegarde de cette espèce d’orchidée contribue ainsi à la sauvegarde simultanée de papillons, en baisse d’effectif actuellement. [Carte de répartition d’Anacamptis pyramidalis en Eure-et-Loir, © Atlas de la flore sauvage du département d’Eure-et-Loir, Dupré et al. 2009]
  2. Puce Himantoglossum hircinum (L.) Spreng. [= Orchis bouc]. C’est une grande orchidée pouvant atteindre 50 cm de hauteur. Les feuilles sont très grandes, parfois 20 cm de longueur. La hampe florale est très fournie de plusieurs dizaines de fleurs à très long labelle étroit (d’où son nom signifiant langue en lanière), mais à couleurs ternes donc peu voyantes de loin. Les pollinisateurs sont divers, on retrouve principalement des hyménoptères, des mouches, des papillons, certains scarabées et cétoines.

  3. Puce La biologie des orchidées

• Colonisation par les orchidées

Les orchidées possèdent des graines minuscules produites en très grand nombre (jusqu’à 4 millions par fruit), mais avec quasiment aucune réserve nutritive. Du coup elles sont très légères et sont facilement transportées par le vent. C’est très probablement par cette voie anémochore que des Orchidées sont arrivées dans les pelouses du lycée. En contrepartie, la germination des graines est excessivement capricieuse. Elle nécessite obligatoirement une association avec un champignon mycorhizien du sol pour germer, le champignon assurant l’apport en éléments nutritifs pour la croissance de la plantule.  La présence d’orchidées dans les pelouses du lycée met en évidence la présence de ce champignon dans le sol qui est donc favorable à la germination et au développement des orchidées. Une gestion appropriée pourrait non seulement permettre de sauvegarder les orchidées présentes actuellement, mais permettrait la multiplication des espèces présentes voire le développement d’autres espèces encore plus rares comme par exemple l’Ophrys fuciflora (Ophrys bourdon – protégé lui aussi en région Centre) poussant non loin à Cherisy. Les orchidées affectionnent les sols pauvres en éléments nutritifs et supportent mal la concurrence d’autres espèces.

• Cycle de développement des orchidées

Les orchidées sont des plantes à bulbes (orchis = testicules et elles en ont deux - aussi). Grâce à eux elles survivent plusieurs années, ce sont des plantes dites vivaces.. Elles ne sont cependant pas visibles toute l’année puisqu’à la mauvaise saison, les plantes n’ont aucune partie aérienne visible. Et pour les orchidées la mauvaise saison est l’été ! La plante va développer ses feuilles au cours de l’hiver grâce aux réserves accumulées dans les bulbes. Au printemps dès début avril, certaines d’entre elles, les plus vigoureuses, développent une hampe florale. La floraison a lieu entre la mi-mai et fin juin pour les 3 espèces qui nous intéressent. Une fois pollinisées les fleurs se transforment en fruit, une capsule. La maturation des capsules, leur dessèchement et leur ouverture avec la dispersion des graines prennent généralement de 6 à 8 semaines. Ainsi nos orchidées finissent leur cycle début août. Pour favoriser le développement des orchidées il convient de laisser grainer le maximum de pieds en ne coupant pas les hampes florales avant la dispersion des graines, d’où l’importance d’une fauche tardive.



 

Quelques photos de nos orchidées